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Intro
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Ossuaire
03:45
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Du poison dans la trachée, des entrailles en compote,
Bien sûr que j’ai tout gâché, que tout est de ma faute !
J’ai perdu mon temps, usé mon foie et mes neurones.
Certes, je sais qu’un jour Satan me donnera sa couronne.
Final affreux, douloureux purgatoire,
J’attends toujours que vos Dieux me répondent pour y croire.
Par pitié, laissez-moi seul, mais pas trop longtemps non plus !
Pour la fabrique de linceuls, nous sommes tous élus.
De la peine plein le cartable, je crache ma bile,
Et quand la mort passe à table, je peins de grands sourires kabyles.
Brouillon de regrets, pour chaque douleur une histoire,
J’ai la colère de mon côté, j’ai l’ultime pouvoir.
Sombres passions, mille dégouts, deux mille grimaces
Ils font du son, je fais, je fais du dégueulasse.
Sa mère la pute, la meilleure, celle qui reste
Entre poisse et scorbut, je fais de l’indigeste.
Je le jure, je l’abjure que quand elle le demande
A chacun ses fissures, à chacun sa viande.
Tant mieux, tant pis, tous voudraient que j’abandonne.
Au diable les repentis, à Satan les connes.
A force, on s ‘essouffle, les utopies s’estompent,
Les traumas se camouflent dans des cancers psychopompes,
Au fil du temps, le cerveau se sclérose.
On n’est jamais assez prudent avec ses propres névroses.
Dessine-moi un mouton qui part pour l’abattoir
Un cœur de béton, des cadavres sur le mot « victoire ».
De Charybde en Scylla, mes chimères se meurent
Ici-bas, tous ces putains d’humains m’écoeurent !
https://www.dafont.com/hallowen.fontJe n’ai plus que la pluie, elle seule me rend heureux,
Avant, j’avais très envie, maintenant, je suis peureux.
De la plume aux ciseaux, la prose n’a pas su me guérir.
Et comme les oiseaux, je me cache pour mourir.
Jour d’orage neuf mille quatre cent quatre vingt dix (9490)
Poésie chronophage, prosodie de l’immondice.
Ici, pas de sérum, et on s’en fout au fond,
L’avenir de l’homme, c’est du vomi parfumé d’ Bourbon.
Rancoeur de pierre, j’ai sauvé ma peine de l’avalanche
Chaque soir après la prière, j’écris 7 fois le mot « revanche »
Prophétie de la Lune, lumière des ténèbres,
Le grand Neptune a le regard jaune et funèbre
Triste époque, admire, le sang s’illumine aux aurores !
Les frères sont aux médocs, les sœurs deviennent des porcs
Délicat, tout brûle et rien n’est éternel
Les enfants-soldats n’ont pas l’instinct paternel.
Destin létal, mon épilogue est saturnien,
Ma colère est viscérale, mes traumas sont crâniens.
Le temps se gâte, mettez pas le nez dans mes enfers !
Tu voulais connaître mes stigmates, voilà mon ossuaire.
Refrain
Les 7 planètes sont dans un état critique
Vénus sent l’inceste, le stupre et le fric,
Mercure est sénile, des rhumatismes sur le corps,
Mars se mutile, se fissure de ses remords,
Jupiter n’est plus qu’un de ces nombreux ivrognes,
Saturne se tait quand son père le cogne,
La lune cherche sa proie, elle veille sur le crime
Le Soleil a froid et le soir, il déprime.
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3. |
Chanson d'amour
03:47
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Le grand amour donne des ailes, puis il brise les cœurs.
Monter au septième ciel, vite redescendre en pleurs,
Céphalées chroniques, si le vacarme t’agresse
Sache que c’est le fâcheux qui fornique avec ta princesse !
Moi, j’aime une courtisane qui s’appelle Frida,
Je l’appelle madame, elle a l’odeur du sida.
Je n’ai pas peur de la mort, pour la garder, j’irai jusqu’au bout.
Laissez moi faire, je sais qu’elle adore quand je lui serre le cou.
Avant j’étais seul sur ma route, je pataugeais,
Mais maintenant, je pénètre la croûte de Frida-la-Plaie.
Elle est mon soleil, couleur chaude pisse.
La nuit, je la réveille pour m’endormir au fond de ses cuisses,
J’ai gardé la coquille, abandonné la perle.
Oui, mon amoureuse vacille quand j’arrache ses dentelles !
Ma queue dans son con, je la traine dans mon vice,
Frida ne dit jamais NON, je lui ferai un fils.
Mon hépatite la caresse, je suis de nature romantique,
En signe d’amour et de tendresse, je retire le plastique.
Douce et comestible, elle dévore ma vérole.
Frida n’est pas pénible, elle aime même les torgnoles.
Le coup de foudre existe, l’amour rend fou,
Et si vos dieux s’excitent, c’est parce qu’ils sont jaloux.
Voilà, quand je n’ai pas la gaule, ma chérie fait la gueule,
Frida préfère crier « au viol » que de se sentir seule
Et oui, Frida c’est un bouquet de fleurs de peine.
C’est mon atroce secret, elle est ma seule porcelaine.
Je lui transmets mon affection, toute mon espèce,
Mes plus terribles infections, mes pires herpès.
Etreinte éternelle, chaque nuit je déverse l’immondice
Par Saturne, pour la garder, j’en ai fait des sacrifices
Eloignez-vous, elle m’appartient, pour l’amour, pas de remède
Je suis son assassin, elle est mon intermède.
Ma promise a des spasmes, je câline ses orifices.
Quand elle atteint l’orgasme, j’avoue, j’oublie ma Syphilis
Frida n’a plus de dents, sa carcasse se nécrose
Elle est bouffée par le temps, elle est bourrée d’ecchymoses !
Marbre industriel, mauvaise dégoulinade
J’aime quand Madame fait la pucelle, j’aime quand la lune est froide
Papillons morts dans le bide, pulsions, carnages
Seigneur, son entrejambe est acide, je m’abreuve puis me soulage.
A chacun sa chacune, je remercie le ciel pour la jolie fleur,
Frida, c’est une rose d’infortune, pâle et sans odeur
Couchée sous mes draps, une femme morte se repose
Je sais qu’avec le temps, elle disparaitra, enfin, je suppose…
La chair est éphémère, le temps nous dévore
J’ignore les maladies amères, l’amour, c’est plus fort que la mort !
Ma chanson est affreuse, gardez vos belles histoires,
Mon amoureuse est une dame en noir.
Refrain
Ma chanson d’amour, c’est de la mort et des mots doux
C’est un squelette de velours, c’est une histoire taboue
C’est un bisou baveux sur une bouche froide et sèche
C’est une amourette louche à la peau rêche
J’ai repris ma vie en main, je l’ai serrée très fort
J’ai brisé ses reins, j’ai écrasé son corps.
Juste avant de décéder, elle m’a dit « je t’aime »
Je n’ai pas cédé à son stratagème
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4. |
Rêves rouges
04:15
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Les songes font rage, alors forcément, je cache mes blessures !
Moi, je sais que les maladies se propagent dès que les chimères murmurent.
Qui dort déguste, dans le noir les nuits sont rouges
Elles brisent les robustes, elles disloquent les bouches
J’ai conservé mes traumas dans un profond trou noir.
J’ai troqué mon pyjama pour une lame de rasoir.
La douleur est sourde, l’obscurité mortifère.
Quand les paupières sont lourdes, la peur prospère.
J’en ai fait des rêves atroces, de tristes siestes,
J’ai trainé avec Chronos, la mort et la peste.
L’asphyxie est lente, les terreurs sont nocturnes,
Les étoiles filantes ne sont que les déchets de Saturne.
Amorphe, le dormeur Duval rêve de revanche.
J’ai le somnifère létal, je n’ai plus qu’à choisir mon dimanche.
La vie, c’est toujours le même cauchemar
Une larme d’amour dans un océan de mollards.
Illusions matinales, les doux rêves agonisent
Chez nous, les horreurs boréales sont chagrines et grises.
Etendu dans ton paddock, entends-tu les barbares ?
La nuit chante les soliloques de l’orage et des cauchemars
Non ! Ne crois pas que ton père te sortira de là !
Il préfère battre ta mère, user sa chair sur le matelas.
Ronfle, ronfle, au grand dam de ta pauvre maman
Vrombis dans les flammes, atteins le firmament.
C’est la vengeance des sorcières, soudain le temps s’arrête.
C’est la révolte des chimères dans les minutes muettes,
Ulysse n’est qu’un enfant, il vent du sable de morphine.
Mirabelle et Fanfan se l’injectent dans les ruines
Esclave Nounours tapine enclavé dans un bobinard
Après l’effort, il s’assassine au cubbi de pinard
Petit Louis est mort, sa fin fut tragique
Egorgé comme un porc, sur la place publique.
Proche des profondeurs, la romance vire au morose
C’est à l’heure où fanent les roses, que le sommeil est le plus destructeur !
Surprends ta légitime dans les bras de ton ami,
Bien loin de l’accalmie, ils s’offrent leurs parties intimes.
L’eau vive est sale, très peu de sel, pour tant de bactéries…
Le Petit Prince crie dans son fond abyssal.
Porteur de l’inconscient Incubus nous montre le mal-être
Il est pervers, autant que le prêtre entouré d’enfants.
Seules les sirènes agonisent dans l’eau de la claire fontaine
Un virus dans leurs veines, chez nous, c’est pas Venise.
L’inertie est étouffante dans le sommeil paradoxal
Elle n’est pas astrale, elle provient de la mort et de l’épouvante
Rendors toi, mon grand Ephialtès se ranime.
Suis-le, il te montrera les abimes où s’échoue le vent
Oublie tes rêves impurs, réalise plutôt tes cauchemars !
Créé par hasard, tu es l’enfant de mauvais augure.
Refrain
Quauquemaire choisit ses martyrs, les plonge dans le magma.
Pimprenelle perd le sourire dans un profond coma.
Le cauchemar est un sérum souvent fort amer,
Il est pourtant nécessaire à l’équilibre de l’homme.
Les ambitions ne sont que des lambeaux de chair
Qui aurait cru que la bouchère n’aimait pas son nourrisson ?
Un dernier soupir, un sourire de fer
Braves gens, il est l’heure de s ‘endormir et de se laisser faire.
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5. |
Samaël
02:56
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L’horreur suit son cours, dans mon jardin, les corps s’entassent
Le divin fait le sourd, oui, Lucifer se prélasse.
Il n’est jamais trop tôt, je suis ouvert à toute heure !
Je suis le gros, le beau, le riche fossoyeur.
Accidents, attentats, cultes et colères,
Quand ils tirent dans le tas, moi, mes affaires prolifèrent.
J’embaume puis enterre, les pleurs chantent en cœur
Vive le père, le gros et riche fossoyeur !
Crime et sacrifice, regardez-vous, l’humain se défoule,
Plus mes stèles fleurissent et plus vos larmes coulent,
Je torture la terre, creuse dans le froid sous la chaleur.
Cœur de pierre, je suis le riche fossoyeur.
Vertébré cruel, mauvais mammifère,
L’homme est si loin du ciel qu’il est forcément proche des enfers.
Je charme les veuves, profite de leur malheur
Je suis roi de la peau neuve, dieu des fossoyeurs !
Dans mon cimetière, il pleut de la viande morte.
L’homme fait la guerre, le nécrophore l’emporte
Sont beaux mes tombeaux, elles sont jolies mes fleurs.
Et oui, je suis le plus gros, le plus gras des fossoyeurs !
J’ai des roses cruelles, des clématites couteuses.
Je vends minables rituels pour religions vaniteuses
Le soir, les grands-mères m’offrent leur douceur,
Faut dire que les obsèques sont chères, je suis le fossoyeur.
Quand Dieu se marre, il ressemble au Malin ;
Moi, je sais qu’après la mort, il n’y a rien !
Comme le bourreau, je ne serai jamais chômeur
Je suis le gros, le plus grand des fossoyeurs !
Et sur mon lit de mort, je prendrai le temps
D’emporter l’or du diable et des puissants
Au cœur de vos suaires, je suis l’empereur,
Maitre du mortuaire, le pire des fossoyeurs.
Refrain
Les mausolées et les caveaux gavent ma tirelire
Quelques grammes de pavot pour garder le sourire
J’ai même fait le trou pour ma propre sœur
Je suis le plus connu de tous les fossoyeurs
Les mausolées et les caveaux gavent ma tirelire
Quelques grammes de pavot pour garder le sourire
J’ai même fait le trou pour ma propre sœur
Je suis le voyou, l’énorme fossoyeur.
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6. |
Xeroderma
04:02
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Créature de la Lune, enfant du ciel
Jouvencelle d’infortune, infirme demoiselle
Muse laide et vilaine, reine des ténèbres
Femme, torche humaine tristement célèbre
Prêtresse noctambule mollarde sur l’azur
Enfermé dans sa cellule, le monstre construit son armure
Perte d’énergie, sale petite vie posthume
La jeune fille-bougie lentement se consume
Les ultra-violets transpercent, le corps est un flambeau
Je prie pour une averse, je combats le feu par l’eau
Si tu n’as pas la foi, il te brûlera les yeux
Sache que le soleil peut parfois paraître prétentieux
Dépigmentation, atrophie, kératite
Pupille de la nation, géniture maudite
L’astre-tournesol n’est qu’une énorme flamme
Ces immenses rayons immolent l’épiderme de Madame
Miséricordiable, satané supplice
La plupart des âmes charitables sont des immondices
Inquisiteurs, tortionnaires, religions et dérives
Le lynchage est populaire, l’alcyne est brûlée vive
Tes mille et uns pêchés ne sont plus que gâchis
Devant ton corps desséché, voilà, j’ai le cœur avachi
Bonté divine, je pleure mes défunts
L’homme préfère lorgner les épines que sentir le parfum
Le célicole encourage, peine et punition
Pauvres de nous, il n’y a pas d’âge pour la crémation
Le sacrement de pénitence n’est qu’un affreux mensonge
Ouvre-leur la panse que les remords les rongent
Aujourd’hui, la Sybille est morte à grand feu
Carrez-vous vos bibles, je suis un maladieux
J’ai brisé la glace, interrompu la messe
J’aime vomir dans la paroisse, je le confesse
L’impie nécromancienne endosse la chaleur
Cette chanson, c’est pour les vilaines et les souffres douleurs
L’incube fut son amant, plaisirs de la chair
Mais que veux-tu, la place pour le firmament coutait trop cher
Sa charogne fume, la profane est cuite
Triste coutume, tu aurais mieux fait de prendre la fuite
Les badauds jubilent, jouissent sur sa dépouille
L’ostensoir fusille ses restes et les rouille.
Fichtre ! Voute céleste a fermé ses portes
Mais alors, où part l’âme quand elle déleste le corps ?
J’suis pas content, j’ai soif de sang et de vengeance
Je n’aime ni Dieu, ni Satan, ni leur putain d’arrogance
En ce moment, la mort est fertile, l’humain se surpasse
Qu’adviendra-t-il de ma médiocre carcasse
Au nom du fils maudit, voici ma promesse
Les païens feront le tri, et ça, sans paresse.
REFRAIN
Enchainée à l’Eustache, offerte au Saint Esprit
T’aurais préféré la hache que la flamme bénie
Ma jolie, tu t’éteins en tant que supplicière
J’ai lu ton destin dans le marteau des sorcières
Les hypostases trinquent à ta combustion
Ton corps s’embrase, abominable création
Les riches érudits sont obsédés par la lumière
Crevez au paradis, laissez-nous l’enfer
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7. |
Asthénie
04:24
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Mon météore est mort, je n’ai plus que mes démons
Alors, je les garde comme un trésor enfoui dans chacun de mes poumons
Névroses, peines, échecs et puzzles
Agoraphobe, dans ma boite crânienne, je ne m’y sens pas seul
Allez, relève-toi, les sanglots s’essuient d’un revers de manche !
Et oui ! le passé s’enfuie après trois pilules blanches
La lune transite Saturne, putain, ça pue le malheur !
J’suis pas triste, j’ai des lacunes en bonheur
Au diable l’avarice, douze pêchés, treize enfers
Qu’importent les sacrifices, j’pleure toujours cachés dans mes viscères
Isolé dans mon squelette, je n’étais pas vivant
J’ai préféré perdre la tête, j’ai préféré suivre le vent.
Au drame citoyens ! découragez-moi !
Sinon, je jure que chacun de mes quatrains vous feront perdre espoir
Mémoire de l’horreur, dépression écrite
Je suis le professeur destruction civique
Attaché au tripalium par mes propres tripes
J’ai vite compris que le Valium, un jour, n’apaiserait plus mes grippes
J’suis le maniaque du Prozac, le fou des psychotropes
Chaque soir, j’inhale de l’ammoniaque, chaque matin c’est le choc
Voilà, ma vie est vide, alors, je la remplis d’alcool
Je l’inonde de suicide, je la gorge de formol
Difficile de survivre, le malheur, c’est plus fort
Trouillard ! Mes yeux sont cuivres quand mon chagrin s’endort.
J’avoue, j’ai l’ivresse triste, des milliards de craintes.
Cirrhose et kystes, mon absence, c’est l’absinthe.
Hier, j’ai frôlé l’amour, mais j’ai préféré boire et mourir
Aujourd’hui, j’ai perdu tout mon humour dans de l’alcool de rire
Mon amertume est vieille, en vrai je n’ai même plus de remord
Je vis pour mes bouteilles, j’crèverai pour de l’eau de mort
Au cœur du calvaire, je cherche des merveilles
Fin de verre, dernier crayon de soleil
O déséquilibre, trouble et vertige
Hideuse hydre qui se cache au cœur de mes vestiges
Syndrome éternel, je possède le virus mortifère
Je suis, depuis la maternelle, mon propre adversaire
Mes crises m’écrasent, chaque jour, je rechute
Je suis tellement tombé que j’ai fini par atterrir chez Belzebuth
Mon futur se laisse mourir et il nourrit les rats
Dépassé quand il s’agit d’en finir, j’me rate
Dieu me repousse, je ne suis pas des siens
Pas besoin de dessins, qu’ils crèvent tous, à part mon pharmacien
Chimère de l’ombre, divine pécheresse
Ma joie s’effondre, alors, forcément, j’me raccroche à tristesse
Retranché dans ma cage, je tourne et tourne de l’œil
Le temps est à l’orage, je n’arrive pas à faire le deuil
L’imbroglio est odieux, alors, prenez la porte
A la grâce de Dieu, que le diable l’emporte
REFRAIN
Nourri au sein et à l’obsession parfumée d’angoisse
Je suis disciple de mes pulsions, mon dieu, l’horizon s’efface
Je fatigue, ma cervelle a des cernes, j’me vautre
Incurable, j’ai peur de moi-même, pas des autres !
Grand et grisâtre, le temps, c’est le chaos
C’est la couleur du massacre, c’est l’odeur de l’averse et du fléau
Un beau jour, tout s’éteint, comme convenu
Si je suis atteint, c’est parce que personne ne m’a soutenu
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8. |
Ossum spiritus
03:26
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La solitude amoche, et oui le temps trucide
La mort, c’est moche, la vie, c’est pour les candides
La carcasse vétuste, le regard vide et triste
L’embryon lutte entre l’arthrose et l’arthrite
Nom de Dieu, mais qu’est ce qu’il est affreux, ce bébé grand-père
Pas bien gros, un peu creux, allez, laisse-le par terre !
Bon pour la casse, regarde le vieux l’a dans l’os
Finir dans la crasse c’était pas son rêve de gosse
Médiocre vétéran, oublié de la patrie
Mais si seulement, mais si seulement l’autre n’était pas parti
Etat critique. Non, la vie n’est pas un jeu
Pas de panique, le crabe n’est pas vraiment contagieux
Il a du sang dans les selles, l’humeur chagrine,
Des boîtes de soupe aux vermicelles, des cailloux dans l’urine
Il attend dans le silence que la mort le bouffe
Quelle terrible impatience pour un dernier souffle.
Le vieillard chavire, il se noie dans le noir et rouge
Ça lui permet de s’enfuir sans sortir de son bouge
Il suffit de rester au lit avec le litre et les couches
Si tu veux voir l’affaibli, tu n’as qu’à suivre les mouches
Saturne est un venin, il ne perd pas de temps
Sache que chaque être humain a son arme sur la tempe
Elle était jolie l’aventure, avant les examens
Quand la maladie capture, elle ne fait pas de câlins
Serre les dents, laisse passer le malheur
Puis estime-toi content, c’est bientôt l’heure
Vieillesse, désespoir, ses maigres os craquent
Je lui porte le bavoir quand il est patraque
Une oraison funèbre pour seul horizon
Dis-leur que les ténèbres valent mieux que la prison
Dis-leur qu’ils se ressemblent tous
Qu’ils nous écoeurent et qu’ils ont la mort aux trousses
Parce que la vie et belle, conne et dégueulasse
Buvons au ciel, buvons au diable, buvons à nos angoisses
Buvons jusqu’à l’aurore, buvons comme personne
Avant la mort, avant que la mémoire t’abandonne
Ras le bol, pourvu que l’alcool soit infiniment fort
Ressert nous ton pétrole, tu vois pas que la vioque l’adore
A boire, à soif, vite elle arrive
La mort est là, hélas, je l’entends, elle salive
Elle est pas belle ton histoire, elle est vilaine la tumeur
Dans ton regard j’lis plus d’amour, plus d’horreur
Israfil souffle dans le clairon, il chante l’hécatombe
Te fais pas de mouron, c’est juste la fin du monde
Mauvais présage, dis-moi pourquoi t’es tout palot
Avant de devenir sage, n’oublie pas d’être un salaud
Saleté de châtiment, la mort pour seul remède
Elle est moite et laide, c’est ma chanson-testament
REFRAIN
Loin du regard de Dieu, loin du cœur
Fragilité, rancœur dans le corps osseux
Tu auras beau terminer premier du concours
La mort, elle, aura toujours le dernier mot
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9. |
Camarde
03:50
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La mort n’a pas de repos, aucune pause-repas
Vêtue d’un funèbre tripot, elle couche dans le trépas
L’immense faucheuse squelletique remue ciel et terre
Elle ne connaît pas la panique, elle médite en enfer
Camarde remplit les tombeaux, surcharge la sépulcre
Ça peau est en lambeaux, pègueuse comme du sucre
On a tous perdu l’être cher, qu’il soit le pauvre ou le bourgeois
Quand l’homme est blessé dans sa chair il utilise le feu grégeois
Les sourires macèrent, la trêve se fait discrète
L’humain tue ses propres pères puis, pleure les pertes
Elle aimerait bien faire la morte, parfois, la mort
Oui mais voilà, la violence qu’elle colporte cause du tort
Labeur dégueulasse, faut bien que quelqu’un s’en charge
Une heure à sa place, tu en deviendrais barge
Les âmes blafardes même mortes sont connes
Que l’horrible Camarde nous pardonne !
Elle a vu des décès décents, des morts si décevantes
Des guerres d’adolescents, du sang sur des mains innocentes
Les dieux se saoulent, ils oublient de faire leur job
Oui, Atlas s’écroule sous le poids du globe
La quatrième cavalière provoque l’hécatombe
Qu’importent les prières, putain, tant qu’il y a des bombes !
Gorgée de défauts, couverte de points de suture
Si la mort joue de la faux, c’est pour charmer Saturne
Camarde veut des camarades, moins de catacombes,
Elle veut sonner la chamade, elle veut qu’on la comble
Détestée autant que crainte, l’ancêtre se sent seule
Ses envies se sont éteintes, enveloppées dans un linceul
La malheureuse abandonne avant d’avoir bon dos
Brisée, elle démissionne, c’est pas facile d’être bourreau
Couronne mortuaire, reine vengeresse
L’immortelle est suicidaire, quelle tristesse !
La messe des morts me laisse d’infectes saveurs
Dis-moi, est ce que l’esprit s’endort quand le cœur se meurt ?
Seul, j’ai appris à lire sur l’épitaphe familiale
J’ai de quoi faire pâlir l’amour, ainsi que l’encéphale
Dégénérescence, ne vois-tu pas que nos vies défilent ?
Muré dans le silence, Satan me défie
Sur Terre, le ciel est gris, les oiseaux sont tristes
Oui, moi je sais que les cris n’atteignent jamais le Christ
Eclairé par l’aurore, son cadavre fume
J’ai vu Jésus mort, se faire jeter dans la fosse commune
La métastase s’empire, les maladies s’empiffrent
Rien ne sert de s’enfuir, tu sais l’homme est sous-fifre
Tes battements cardiaques, je les entends chaque soirs
Maintenant, quand le passé me rattrape, je change de trottoir
C’est certain, j’ai de la peine pour l’infâme trotteuse
J’écris des requiem, pas des fins heureuses
REFRAIN
Il y a les morts vivants, les vivants déjà morts
Il a des cendres, du vent, des souvenirs, des remords
La charogne maraude, roule au bout du tunnel
Du ventre à la morgue, jusqu’au sommeil éternel
Colère et tourmente sur chacune de mes pages
Si je remonte la pente, c’est pour mieux voir l’orage
Pas d’issues possibles, les limbes nous accueillent
La mort est invincible face à l’homme-cercueil
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10. |
Orage
05:59
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Les temps sont durs, putain, je m’en suis fait du mal
Ces jours-ci, mes blessures sont de plus en plus matinales
L’heure n’est pas à la fête, l’évasion porte malheur
Boire, c’est comme se gratter la tête avec un fusil-mitrailleur
Alors, je traine pas, je cours, ça sèche mes larmes
Quand le cerveau perd son gras, crois-moi, ça réchauffe l’âme
Quand tout dérape, quand il ne reste plus personne
J’écris des raps, je pourchasse les vents et les cyclones
Ma pauvre santé souffre, quand je suis seul, je l’écoute
L’amour s ‘essouffle donc, allez tous vous faire foutre
Les humains s’entretuent, ne sens-tu pas l’odeur du sang
Bienvenue, ici, la foule s’en fout de ce que le voisin ressent
Hier, j’ai vu l’enfer, la Camarde et le carnage
Aujourd’hui, ma colère a l’horrible couleur de l’orage
Evidemment, la douleur forge, évidemment, je suis fâché
Chat noir dans la gorge, si je m’en sors, ça va chier
Toujours vivant, un petit peu crevé, quand même
Disons que j’ai beaucoup trop souvent senti l’odeur du chrysanthème
La guerre perdure, il n’y aura pas de vainqueur
Pour retrouver le temps perdu, j’y mettrai tout mon cœur
La peine laisse des traces, du sang et des brûlures
Je sais aussi qu’il me faut six angoisses pour huit mesures
Mes cernes se creusent, le tableau se noircit
Chaque minute est précieuse mais seul le mourant l’apprécie
Mort au Roi, mort à la Reine, mort aux dirigeants
Mort aux choix, mort à l’horloge et à l’argent
J’ai la tristesse de cent carats, le chagrin tout en or
Alors, viens, prends-moi dans tes bras et pleure très fort
Promis, nous partons demain, surtout, n’oublie pas ton arme
Surtout, couvre-toi bien parce que dehors, il pleut des drames
L’orage est radieux, le tonnerre gronde
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes
Tu veux trouver la vie moins dure, regarde tes cauchemars
Moi, j’ai trop attendu, il ne peut être que trop tard
Je déteste les adieux, c’est dur de cacher sa peine
J’espère qu’avant d’être vieux, j’apprendrai à dire, je t ‘aime.
Ces derniers temps, j’ai l’impression de vieillir plus vite
Je pense qu’est important de dire que la passion n’est pas gratuite
Putain, j’ai le cafard, mille millions de charognes
Enfants, nous étions trimards, vieux nous serons ivrognes
Il fait froid, dans mon crâne, c’est l’hiver
J’ai le cœur-verglas, oui, j’ai la cervelle-cimetière
Je parle aux stratus, je bois des rivières d’idées noires
J’ai beaucoup plus appris de mes virus que de mes victoires
Au fond, je n’ai plus peur et je me fous des beaux jours
Quand on force le bonheur, on sait que l’orage triomphe toujours
Assis sous une pluie acide, je regarde les étoiles mourir
Assis dans ma chrysalide, j’apprends à souffrir
Merveilleuse nouvelle, mon petit chemin de croix se termine
Je suis sur que, vus du ciel, les humains ressemblent aux termites
L’acier lacère mon tricot, mon cœur et mes vertèbres
Mon Dieu, j’ai perdu la clé de mon huis-clos au fond de mes ténèbres
J’suis pas normal, la mort, c’est ma limonade
Connard, combattre le mal par le mal, ça m’a juste rendu malade
Ecoeuré, j’irai jusqu’au bout, alors, reste à l’écart
La solitude me rendra fou, je l’ai lu dans les cartes
Plus rien a perdre, sombre, ma prose est grise
Merde, je crèverai loin de mes repères, le stylo dans la prise
J’écris face au néant, je compte plus les sacrifices
Buté, j’ai vu les cinq océans dans les abimes de mon calice
Je rêve pas de gloire, je préfère quand la pluie me caresse
Ouais, j’ai étripé mon brouillard dans un grand verre d’averse
Ulcère et verset, je suis de plus en plus sévère
Je veux traverser l’univers, percer l’orage et les abcès
Caché sous ma casquette, je fais face à mes troubles
J’attends pas que le ciel me tombe sur la tête pour mettre les bouchées doubles
Epuisé, je fais l’effort, je turbine sans relâche
J’veux pas faire des métaphores, je veux devenir un Apache
J’effleure la Lune du doigt, j’ai la mort dans la moelle
J’ai vu la joie sauter du toit pour quitter ma poussière d’étoiles
Dur de marcher droit dans le noir, l’horizon n’est pas tendre
Pour voyager, j’écris tous les soirs, de janvier à décembre
Inarretable malgré les plaies et les coupures
C’est simple, quand je vais très mal, je travaille encore plus dur
La vie, c’est un combat alors j’pense plus qu’à me battre
Je me défends avec un compas, j’attaque à grands coups de batte
Voilà, c’est à peu près tout et c’est déjà pas mal
Je suis arrivé amoureux fou, je repars le cœur lourd et sale
Guerrier sanguinaire, j’tournerai pas la page
J’ai fait mon chemin sans lumière, je le poursuis avec l’orage
REFRAIN
L’aura de l’orage éclaire ma route, à l’horizon la foudre danse
Nu et sans défense j’éliminerai mes choix et mes doutes
Œil pour œil, dent pour dent, animé par la vengeance
Dissident de la décadence, je ne suis pas bon perdant
L’aura de l’orage éclaire ma route, à l’horizon la foudre danse
Nu et sans défense, j’éliminerai mes choix et mes doutes
Œil pour œil, dent pour dent, animé par la vengeance
J’attends dans mes silences que surgisse le printemps.
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11. |
Manifeste
04:37
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Maman je suis très en colère, j’ai le cœur cassé
Dis, pourquoi la vie c’est temporaire, pourquoi, j’suis dépassé
J’ai pas envie de devenir grand, j’ai le cœur en charpie
Plus rien ne sera comme avant, Pierrot est parti
Le bonheur s’est dissipé, les souvenirs disparaissent
Je ne supporte plus l’été, les cendres se dispersent
L’ivresse m’anéantit, la réalité me dégoute
Face à la mort, j’n’sais pas quoi dire, alors je pleure et j’écoute
En douleur, je n’suis pas débutant, j’ai raté leurs départs
Il me fallait plus de temps, maintenant, il est trop tard
Je le sens, l’enfant qui est en moi, m’abandonne
C’est tout récent, je l’ai compris aujourd’hui au téléphone
L’orage persiste, les oiseaux volent en éclats
Si Dieu existe, dis-lui que survivre est un travail ingrat
J’ai perdu toute saveur, c’était plus simple en primaire
Pour nous, y’aura pas de sauveur, ni de prières
Refrain
Tremble carcasse, il est loin le berceau
Quand l’enfance se casse, elle se brise en mille morceaux
Mon sang bouillonne, papa maman, mon passé me manque
Si la mort nous talonne, on rentre plus vite, et on se planque
Faut le dire, en amour, j’n’ai pas souvent les mots
Putain Seigneur, j’veux retrouver le sourire de quand j’étais marmot
Où sont passés les bons moments, l’enfer m’emporte dans ses méandres
Est-ce que tu entends ? Le temps est en train de tout me prendre !
Papa, je suis très en colère, j’ai le cœur cassé
Dis, pourquoi la mort est bipolaire, pourquoi, j’me sens lassé
Je suis ni le sot ni le savant, je navigue entre l’encre et le charbon
Je veux voir la vie couverte de sang venir à genoux demander pardon
J’ai pas dit mon dernier mot, morte est ma jeunesse
J’suis pas « normaux », j’ai trois épées de Damoclès
Les vieux rêves sont effacés, les rides se manifestent
Si la mort vient m’embrasser, je vomis de la pluie céleste
Je ne suis plus un enfant, les cicatrices résonnent
De ma vie d’avant, il ne me reste plus rien ni personne
Voilà, les photos se froissent, la mémoire oublie les voix
Si je traine autant avec l’angoisse c’est pour mieux voir la joie
La vie est ainsi faite, on s’élance puis on s’éloigne
Le pire reste la mort et la défaite, oui j’en témoigne
Je n’ai plus de force, mais où sont passés les renforts
La vie est un divorce, la mort frappe encore
Refrain
Dieu, je suis très en colère, j’ai le cœur cassé
Dis, pourquoi chez toi c’est l’enfer pourquoi tu laisses tout s’entasser
C’en est assez, c’est temps que t’assumes, je t’en veux
Pour moi, le plus important, c’n’est pas la plume mais le feu
Allez, laisse-nous un peu tranquille, marre de ta mauvaise humeur
Je sais c’est pas facile, rends-toi utile, répare mon cœur
Agent pathogène, maudit sois le créateur
Arrête de chercher le problème, la vie entière est une erreur
Qui sait ce qui arrivera demain, faut que le passé revienne
Prends soin des tiens, la santé c’est fragile comme de la porcelaine
Obsolescence programmée, ma peine est immense
Quand on passe sa vie à semer, on ne récolte que du silence
Je ne veux pas voir les miens vieillir, Dieu ne fait aucun effort
J’n’ai rien vu venir, hier mon héro est mort
J’ai pris de l’orage, la solitude fait mal
Je ferai pas d’otage, signé Imbroglio de la Morale
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12. |
Outro
01:38
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